mercredi 3 novembre 2010

texte du Site web du Café Foin Fou

Voici le texte de l'histoire du Café Foin Fou qui s'est trouvé sur le site Internet du Café Foin Fou, conçu par Marc-André Le Tourneux. en 2003.


petite histoire


La vallée du Saint-Laurent: un fleuve coule entre des plaines qui avaient été, jadis, il y a quelques milliers d'années, le fond de la mer de Champlain. Là, se trouvent des belles terres; les premiers lieux d'établissement à Stadaconé, par Jacques Cartier, puis Québec par Samuel de Champlain.

Depuis presque quatre cents ans, entre les premiers lieux d'établissement que furent Québec et Montréal, à mesure que ces terres ont été défrichées et que des gens ont occupé ces espaces, elles ont été divisées en lots étroits de quatre arpents et longs de trente ou quarante arpents: de longs rubans qui aboutissent tous au fleuve, la principale voie de communication, à l'époque.

Sur une de ces fermes, à Champlain, dans le Haut du village, le terrain près du fleuve, situé dans une baisseur, étant à moitié couvert de marécages, pas facilement cultivable, avait été loué, dans les années cinquante;   et on y avait construit un chalet.

Un beau chalet rouge et carré comme une boîte à chaussure qui, une quarantaine d'années plus tard, était abandonné. Puis, saccagé, troué, défoncé du toit et du plancher, devenait maison de ratons, mulots, diptères, chenilles, xylophages et coprophages, mousses, prêles et liserons.

Et c'est là qu'on arrive à 1996, et la terre passe en d'autres mains.


un jour un gars

Un jour, un gars se trouve sur ce terrain et pense que ce serait un bel endroit pour venir y prendre un café en niaisant, un oeil sur les joncs des eaux tranquilles que l'île Carignan préserve du courant du fleuve, sur les belles angéliques, eupatoires, grands hérons, xylophages, prêles et peupliers. Et sur les foins qui se balancent follement dans la moindre brise.

Ça prenait, bien sûr, quelques coups de barre à clou, quelqu'arrachage de planches et papiers goudronnés, un peu de repatchage... niaiseusement. Et rénover, en respectant, bien sûr, les normes et règlementations municipales et provinciales des différents ministères, en expliquant, dialoguant, téléphonant, écrivant, attendant, blasphémant, réexpliquant, retéléphonant et tchétérant, longtemps, patiemment, lentement, de l'automne au printemps, et l'été à plein temps, creusant, puis remplissant, pis clouant, vissant, collant, ploguant, chîmant, en finissant par presque dérailler en reprenant deux et trois et quatres fois le tirage de joints, en tirant des bières vides dans le foin folâtre près du feu de vielles planches, par les soirs d'août, pleins d'étoiles doubles, de lucioles, xylophages et borborygmes, éructations magistrale et dodo industriel, sur le dos dans l'herbe, souriant en rêvant de peinturage, zigonnage de finition, installation de frigo, d'éclairage, de sonorisation, et coulage de café en niaisant, xylophage et crustacé, un oeil fermé et l'autre dans le vague; ronflage et onomatopée.


Café Foin Fou
 ouverture  le 21 juin 2001
fermeture 31 mars 2009

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